L'imposant château (datant des XVe, XVIIIe siècles) et sa tour visitable [au sommet de laquelle on peut voir -dans la pierre- l'empreinte du pied de la fée comme cela se rencontre dans d'autres demeures où ont résidé les d'Argouges: à Gratot (Manche) et au manoir d'Argouges à Vaux-sur-Aure (Calvados)
On retrouve dans les écrits la mention de Rânes vers les XIè et XIIè siècles mais une histoire liée à Annebecq. Guillaume II de Méheudin, qui a construit, en 1404, la tour du château de Rânes, est un descendant de Payen de Méheudin, baron d'Annebecq, comte de Warwick.
Plusieurs familles illustres ont possédé le château et les terres qui l'entourent : de Saint Germain, du Pont-Bellanger, d'Harcourt (seigneur de Fontaine-Henri) d'Argouges (1566 à 1787), de Montreuil, de Broglie
(Victor Amédée de Broglie, dernier fils du célèbre maréchal), de Berghes.
Un incendie se déclara dans le château en 1719. Le château fut restauré comme on peut le voir actuellement en 1730. Le dernier châtelain fut Ghislain de Bergues. Le château fut vendu ensuite à des industriels du Nord de la France, les familles Richard et Bernard.
Le château sera racheté en 1947 par la commune qui a installé au rez-de-chaussée : la mairie, des salles de réunions, la salle de mariages qui est aussi salle de conseil, le musée de la préhistoire. Les étages supérieurs sont loués en appartements. les écuries ont été transformées en salle des fêtes.
L'église Notre-Dame-de-l'Assomption (Sancta Maria in Raana, dans un texte ancien) datant des XVe, XVIIe et XIXe siècles ; la « sainte patronne » est honorée lors des traditionnelles festivités du 15 août. Un banc d'œuvre et deux tableaux sont classés à titre d'objets aux Monuments historiques.
Le château de Rânes
Le château de Rânes (XVème, XVIIème, XVIIIème siècles) a été construit sur un manoir acheté par Guillaume II de Méheudin le 3 août 1404. Le château
comporte actuellement un donjon central construit en 1404 qui rappelle l’architecture anglaise de cette époque. On peut admirer ses créneaux et ses mâchicoulis, les fenêtres à meneaux, sa grille
de fenêtre en fer forgé et ses gargouilles. La commune a acheté le château en 1947.
Le donjon possède un vaste escalier de pierre qui nous conduit jusqu’à la chambre de la fée d’Argouges. Voûtée de briques, cette chambre est ornée
de quatre arcs ogivaux en pierre blanche aux assises de granit. Cette petite pièce comporte une cheminée aux formes inhabituelles ainsi qu’un pavage de carreaux armoiriés en terre cuite. En
poursuivant la montée de cet escalier en colimaçon, on peut accéder au sommet de la tour d’où il est possible d’admirer le bourg et la campagne de Rânes. De plus, vous pourrez rechercher et
toucher l’empreinte du petit pied de la Fée d’ Argouges sur un créneau de granit (voir la légende de la fée d’Argouges ci-dessous).
La légende de la fée d’Argouges
Autrefois, une fée habitait le château, elle possédait les fiefs, les vassaux et la terre. Son époux était un seigneur de Rasnes. C’était le ménage le plus heureux du monde. Le seigneur ne cessait de rêver de sa fée et de son côté, la fée s’était prise de goût pour les choses de la terre, les beaux châteaux, les étoffes soyeuses et surtout pour son époux. Cette félicité ne devait pas avoir de terme à moins que le nom de « la mort » ne fût prononcé devant cette dame. Or, un jour, alors qu’elle s’attardait à sa toilette, le chevalier qu’elle faisait attendre se mit à jurer par la mort :
« Madame, l’on s’impatiente.
S’il fallait prolonger mon sort,
Je pourrais, sur de longue attente,
Vous envoyer chercher la mort. »
Aussitôt, la fée s’envola. Elle laissa son empreinte, sur un créneau de pierre, du plus petit pied que l’on n’eût jamais vu. Jusqu’à la fin de ses
jours, le seigneur de Rasnes alla contempler fidèlement cette trace. Il ne cessa de rappeler par ses larmes celle dont son impatience avait provoqué la fuite.
On prétend que la fée revient parfois errer sur le donjon de Rasnes et murmure plaintivement ce mot déplorable de « mort ».
Le parc du château
Le plan de 1760 montre un parc dessiné « à la française », inspiré par Lenôtre. Après la restauration, il fut transformé en parc « à l’anglaise ».
Actuellement, de dimensions plus restreintes, il conserve de beaux arbres, en particulier « la hêtraie » qui longe le mur ouest d’enceinte.
L’Orangerie située au nord-ouest du château est d’époque Louis XVI.
Le site du saut du loup est un large fossé datant du XVIIIème siècle. Au moment de la transformation de beaucoup de parcs de châteaux en
parcs à l'anglaise, on trouve souvent cette construction destinée à prolonger la perspective depuis le perron ou la tour du château sans mettre en péril la sécurité du domaine par une coupure
dans le mur entourant la propriété. Le portail en fer forgé date du XVIIème siècle. Ce site ferme le domaine au sud.
L’église
L’église en image sur www.dailymotion.com/video/x8tm8v_leglise-de-ranes-dans-le-bocage-sud_travel
Cette église gothique est dédiée à Notre Dame de l’Assomption. Cette église a une forme classique c’est-à-dire en croix latine. L’importante tour
carrée au centre constitue la croisée du transept de l’église, c’est la copie exacte de celle de Notre Dame de Guibray de Falaise. La nef est la plus grande partie de l’église, elle comporte la
façade. Le transept nord est plus vaste que le transept sud puisqu’une chapelle seigneuriale est accolée à celui-ci. Derrière le chœur et l’abside (partie qui termine le chœur d’une église) se
situe la sacristie.
Une partie de l’église a été détruite pendant la guerre de Cent Ans mais la tour et le coeur ont résisté. La partie nef fut restaurée au XVIIème
siècle.
Elle fut construite par Samson de Saint Germain vers 1450. La chapelle seigneuriale, primitivement placée sous le vocable de Saint-Nicolas, existait
dès 1488. En 1528, Aubert de Saint-Germain fonda dans l’église paroissiale, une chapelle dite de la Conception de Notre-Dame, formant transept avec celle de Saint-Laurent. Plus tard, la chapelle
Saint-Nicolas est devenue chapelle Saint-Eloi, ne fit plus qu’une avec cette chapelle privilégiée. Le maître autel, érigé en 1642 par Henry d’Argouges, fut surmonté d’un important retable
masquant l’ancienne fenêtre du chœur. Ce retable en bois sculpté est remarquable : il est composé de deux colonnes en torsades agrémentées en relief des fruits de la terre ; au milieu se trouve
un tableau représentant l’Assomption inspiré par Murillo. Le retable est surmonté de belles armoiries d’Argouges et de Cauvigny. Sur la gauche du chœur se trouve un très beau banc d’œuvre formé
de panneaux Renaissance en chêne sculpté. L’un des bras du transept du XVème siècle est formé par la chapelle Saint-Laurent. Dans cette chapelle, on peut admirer un retable de pierre du XVIIème
siècle enchassé dans le mur et deux tableaux du XIVème siècle : Saint-Blimond et Saint-Winock. Un écusson aux armoiries des Seigneurs de Rânes (les Saint-Germain) est peint sur la clef de voûte.
Dans la nef, ajoutée au grand siècle (XIXème siècle), on peut voir un tableau de l’Adoration des bergers d’inspiration flamande. Une petite piéta se trouve au-dessus du monument aux morts, copie
XIXème d’un tableau du XVIème. L’ancienne clôture du chœur, en fer forgé d’époque Louis XV, qui provient des forges de Rânes, entoure les fonds baptismaux en marbre du XVIIIème siècle. Le curé
Jacques Heron a édifié le portail en 1676, il restaura aussi entièrement l’église et le presbytère.
Le lavoir du Gué-Hébert dit Guébé
Situé sur la route d’Ecouché au lieu-dit « La Berrerie », ce lavoir témoigne de la vie quotidienne des générations passées puisqu’il servait autrefois aux habitants de la commune comme point de rencontre. La construction du lavoir du Gué-Hébert remonte au début du XIXème siècle. Il fut construit au bord du ruisseau, la Rânette. En septembre 1881, les crues de la Rânette emportèrent un mur du lavoir et il fallut le restaurer. A la Libération, en 1944, de nouveau très endommagé, il fut restauré et recouvert de tuiles mécaniques. Les plans et les devis de restauration des années 1880 ayant été retrouvés aux Archives départementales, le Maire, décida de restaurer le lavoir. Avec l'aide du Parc naturel régional Normandie-Maine et de son architecte, du Pays d'Accueil, la municipalité le restaure en se conformant aux plans et devis du XIXème siècle.
Les maisons anciennes
Il existe encore des demeures très anciennes, certaines sont appelées « Maison des Anglais » (souvenir de l’occupation anglaise remontant à la Guerre de Cent ans) :
Monuments ou sites historiques classés (base de Mérimée) :